Sur les ailes d'un livre

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Alexiane Th.
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LAURENT CARSTENS Empty LAURENT CARSTENS

Lun 22 Jan 2018 - 9:45
LAURENT CARSTENS Lauren10

Nous avions eu le plaisir de chroniquer La Fièvre du Lézard, un thriller sur fond de recherches paléontologiques. Aujourd'hui, Laurent Carstens a accepté de répondre à nos questions !

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Tout d’abord, un grand merci à vous d’accepter cette petite interview pour notre forum. C’est un réel plaisir pour nous que vous nous accordiez un peu de votre temps !

Bonjour,
Merci à vous de me donner l’opportunité de m’exprimer. C’est toujours un plaisir de partager avec des lecteurs.

Pourrions-nous en savoir un peu plus sur vous ? Comment un éminent spécialiste en neuroscience se retrouve à signer son premier thriller ? Quel est votre parcours ?
Éminent… Tout est relatif ! J’ai conduit un bon nombre de recherches en Neuroscience au cours de ma carrière, mais d’autres sont beaucoup plus qualifiés que moi en ce domaine. Mon parcours est relativement classique : bac scientifique, études universitaires jusqu’au doctorat, passage dans divers laboratoires durant une dizaine d’années et puis création d’une petite société de service en support aux laboratoires. Bien sûr, avec un tel sujet d’étude au quotidien - le cerveau et ses mystères, vous imaginez bien qu’il y avait matière à raconter certaines histoires… Et quoi de plus naturel alors qu’un thriller ! D’autant qu’en tant que lecteur, il s’agit de là mon genre de prédilection.

Avez-vous un petit rituel d’écriture ? Avez-vous des heures de prédilection pour écrire ? Certains préfèrent la nuit, d’autres le jour … Où ne vous posez-vous devant votre ordinateur uniquement lorsque l’inspiration sonne le cor ? Comment gérez-vous votre temps entre votre métier que l’on peut supposer prenant et l’écriture ?
Au début, j’avais effectivement un petit rituel : travaillant en région parisienne alors que je vis à plus d’une heure de Paris, je devais prendre le train quotidiennement. C’est très naturellement que je me suis mis à écrire durant le trajet. C’était devenu nécessaire. Un sas entre le travail et la maison. Une heure de liberté totale qui n’appartenait qu’à moi pour raconter une histoire. Par la suite, j’ai écrit plus régulièrement encore, profitant des soirées et des week-ends et, parfois, de la nuit pour ne pas laisser filer l’inspiration. Je n’attends en tout cas jamais que les idées viennent pour écrire. Je préfère m’astreindre à coucher du texte sur mon ordinateur, même si c’est mauvais : on peut toujours effacer et recommencer. Aucun souci en revanche pour gérer travail/ écriture : les deux choses sont totalement distinctes . Le fait de travailler assez souvent en anglais le facilite certainement.

Pourquoi avez-vous préféré l’autoédition plutôt que celle à compte d’éditeur ? Aviez-vous tenté au préalable l’envoi de votre manuscrit ? Vous avez, apparemment, travaillé avec une éditrice sur ce premier livre.
J’ai effectivement envoyé mon manuscrit à 4 grandes maisons d’édition au début. Refusé. Avec le recul, c’était logique : le texte n’était pas assez abouti. Malheureusement, les retours n’étaient accompagnés d’aucune indication sur ce qui ne fonctionnait pas. J’ai trouvé cela un peu décevant, car, indépendamment d’être publié ou non, ce que je cherchais avant tout c’était des critiques constructives pour rendre mon texte meilleur. Je me suis donc tourné vers une amie éditrice (dans un tout autre domaine que le roman) et vers une auteur de polar, Yvonne Besson, qui ont gentiment accepté de lire le manuscrit et m’ont aidé à le corriger. C’étaient vraiment des échanges très enrichissants. L’autoédition a été un prolongement logique de ma démarche. Comme je suis curieux par nature et par déformation professionnelle, il m’a semblé normal d’aller au bout de l’aventure en réalisant tout, du formatage final à la couverture.  

La Fièvre du Lézard s’inspire-t-il de votre vécu ? Quelques vadrouilles de votre vie, de votre expérience professionnelle …
Très peu. Si Marseille, Angers sont des villes que j’ai fréquentées durant mes études et pour lesquelles j’ai gardé de très bons souvenirs, si la partie « scientifique » de l’intrigue se base sur une hypothèse de recherche que j’ai rencontrée dans ma carrière, c’est à peu près tout. Le reste est le fruit de l’imagination et d’un long travail de documentation

Quant aux personnages, sont-ils inspirés de votre rencontre ou de vos proches ? Vous retrouvez-vous en Ludovic, le héros de ce premier livre ?
Excellentes questions ! Consciemment, non. J’ai essayé de créer des personnages très différents des gens que j’ai pu côtoyer dans ma vie. Personne ne m’a jusqu’à présent dit qu’il s’était reconnu en l’un ou l’autre des protagonistes… À part moi, peut-être. Nous avons quelques points communs, Ludovic et moi. Il a une carrière scientifique et j’ai une passion pour les fossiles. Il a aussi vécu dans des endroits que je connais. Mais pas de dédoublement de personnalité à craindre : lui c’est lui, et moi, c’est moi ! Nous sommes très différents sur bien des points. Et puis,  je suis très heureux de n’avoir jamais enduré ce qu’il lui arrive...

Pourriez-nous nous parler un peu de ce premier roman, d’ailleurs ? C’est un petit pavé de 560 pages.
Avec plaisir ! La Fièvre du Lézard est un thriller, avec pour cadre principal la Patagonie. C’est en effet dans cette région désertique que l’aventure débute. Tout part de la découverte d’un monstrueux crâne de dinosaure fossilisé. Ludovic Daussoy, spécialiste de ces animaux, est invité par l’un des découvreurs à identifier le spécimen. Accompagné d’un étudiant, il va se rendre sur place. Rien ne se déroulera cependant comme prévu, car les pierres n’ont pas livré tous leurs secrets. Ludovic et les siens l’apprendront à leurs dépens. Aux énigmes scientifiques (quel est cet animal, que cache-t-il encore ?), aux tragédies qui les attendent, viendront se mêler les histoires personnelles des personnages et son cortège d’interrogations, d’influences : peut-on renier son passé, oublier son premier amour ? A-t-on droit à des secondes chances ? Chacun devra faire ses choix pour surmonter les épreuves. Et elles ne manquent pas !

Que pourriez-vous nous dire sur les personnages qui le composent ? Qui sont-ils ?
Ludovic est un paléontologue réputé vivant en région parisienne. Il a très mal vécu sa rupture avec Elsa Monestier des années auparavant. Cela en a fait un homme comblé professionnellement, mais aussi un « handicapé des sentiments » comme il se définit lui-même avec la dose d’autodérision que le caractérise. Il s’avoue incapable d’avoir des relations normales avec  les femmes… Elsa, elle, vit toujours dans le sud de la France. Ludovic est sorti de sa vie avec fracas et elle n’en a plus entendu parler. Jusqu’à ce qu’il lui demande son aide. Marc et Maia, les étudiants de l’histoire, sont un peu leur miroir. Jeunes, enthousiastes, ils vivent pour leur passion. Del Aguila et Cruz sont deux chercheurs argentins pris dans la tourmente que leur découverte a engendrée. Chacun traîne son passé, ses défauts, sa vie propre. Reste le Halcon. Le Faucon. Mystérieuse, son ombre plane tout au long du roman. Il est le fil conducteur. Qui est donc ce môme de Buenos Aires qui braquait les banques dans les années 60 et qui disparut sans laisser de traces...

Dans le prologue de La Fièvre du Lézard, vous avez pris un parti qui peut en étonner quelques-uns. Un retour dans le passé, de quelques millénaires. Pourquoi un tel choix ?
Cela m’a paru naturel de revenir sur les circonstances de la mort de l’animal dont on découvrira le crâne des millions d’années plus tard. C’est la première clé du puzzle. Bien sûr, cela donne à cette partie de l’histoire un aspect très inhabituel : sans humain, une narration pure était de mise, avec une approche volontairement naturaliste.

Vous avez aussi préféré employer deux points de vue différents. Celui de Ludovic, interne et un second, extérieur au récit. Pourquoi ? Est-ce une manière d’enrichir le récit ? Si la narration était cantonnée à celle de Ludovic, peut-être n’y aurait-il pas eu ces quelques flash-back utiles à l’intrigue ?
Comme vous le soulignez, l’apport du narrateur extérieur permet d’enrichir le récit. Ludovic n’est qu’un rouage de l’histoire. Il est acteur, il a la tête dans le guidon, mais n’a pas tous les éléments pour comprendre ce qui se joue, du moins pas en même temps que le lecteur. Les flash-backs, les points de vue extérieurs permettent d’avoir cette vision globale de la situation. Ce sont des jalons, autant d’indices que Ludovic n’a pas. Cela doit aider le lecteur à y voir plus clair, à anticiper et, peut-être, deviner qui tire les ficelles.

D’où vous est venue l’idée de cette nouvelle intrigue ?
Je suis curieux de tout ! Je dévore la presse, navigue dès que possible sur internet. Certaines informations trouvent un écho particulier en moi, notamment ce qui touche le monde des fossiles. Quant aux énigmes du fonctionnement cérébral, c’est un peu mon quotidien. Je vois passer des hypothèses diverses sur certaines pathologies. L’imagination a fait le reste.

Pourquoi avez-vous choisi la Patagonie comme contexte et lieu ? Vous y êtes-vous déjà rendu ? Avez-vous déjà participé à des fouilles archéologiques ?
Je voulais ancrer le plus possible l’histoire dans la réalité. J’ai donc fait des recherches et c’est comme cela que j’ai découvert l’existence de cette vallée en Patagonie et de Villa El Chocon, la ville des dinosaures. Elle existe ! Les lieux décrits sont bien réels : le musée, le barrage… Je n’ai pas eu la chance de m’y rendre, mais je peux dire merci à Google Earth de m’y avoir emmené virtuellement. À titre personnel, je n’ai jamais participé à des fouilles paléontologiques ou archéologiques. Mais, j’en rêve, car cela me passionne et, toujours devant mon écran, j’ai eu la chance de découvrir quelques villas romaines sur des images satellites (elles ont été officiellement déclarées aux autorités compétentes, car inconnues jusque là).

Qu’avez-vous préféré mettre en scène dans ce premier livre ?
Les scènes d’action. J’ai adoré les transcrire. J’imaginai les scènes et je pouvais leur donner vie. Je me suis même surpris à me pencher sur le côté pour éviter un tir avant de me dire : « hé, reprend ton texte ! Le tireur ne peut pas avoir cet angle, s’il est là-bas... » Il fallait juste trouver le rythme.

Vous êtes-vous arraché les cheveux à devoir simplifier, expliquer les théories/termes scientifiques ? Ou vous en êtes-vous plutôt amusé ?
Non, je ne me suis pas vraiment arraché les cheveux. Cela valait mieux d’ailleurs, si je voulais conserver ceux qu’il me reste ! Cela m’amusait, et puis surtout, j’ai déjà eu l’occasion de présenter certains travaux à un public très large dans des conférences ou des articles. La vulgarisation est un exercice que j’aime bien.

Vous avez pris un soin particulier à travailler vos personnages, leurs backgrounds, leurs psychologies … Considérez-vous que c’est une part importante d’un bon Thriller ? Ou, en règle générale, est-ce ce qui fait toute la richesse d’un bon livre selon vous, qu’importe son genre ?
Je crois qu’on ne peut pas raconter une bonne histoire, thriller ou non, si les personnages manquent de réalisme. On doit pouvoir les comprendre, s’identifier à eux, les aimer ou les détester. Mais il faut que cela sonne « juste », qu’ils aient une existence propre, un passé cohérent, des sentiments qui nous parlent. Leurs réactions doivent être en accord avec ce qu’ils sont. C’est pour cela que j’ai commencé par écrire leur biographie avant de les inclure.

D’ailleurs, auriez-vous des lectures favorites à nous conseiller ? Quelques muses, inspirations ? Voire, même des films !

Difficile de faire un choix. J’adore les polars et le thriller. Plus que des titres en particulier, Connelly, Connolly, Coben, Mankell, Crais, Crichton ou Brown comptent parmi mes auteurs préférés pour les étrangers. Quant aux Français, j’ai un faible pour Chattam (L’âme du mal, quelle claque!), Grangé (Le vol des cigognes, glaçant), Loevenbruck (je viens d’attaquer Nous rêvions tous de liberté) ou Thilliez (La mémoire fantôme).

Les aventures de Ludovic, de Maïa, Marc, Elsa sont-elles belles et bien terminées ou nous réservez-vous d’autres surprises les concernant ?
J’ai une bonne nouvelle : non, leurs aventures ne sont pas terminées. Du moins en ce qui concerne Elsa et Ludovic. Je n’avais pas envie de les quitter. Ils reviendront donc prochainement dans Toungouska.

La sortie d’un livre peut s’avérer un brin angoissant. Qu’en est-il pour vous ? Appréhendez-vous les critiques ? Ou estimez-vous que les négatives, construites, sont toujours les intéressantes à prendre en compte ?  
Aucune angoisse en ce qui me concerne. Plutôt de l’impatience. Le fait d’être autoédité me le permet : pas de pression pour les dates de sortie. Le livre n’est publié que lorsque j’estime que j’ai fait le maximum. Et si cela retarde la sortie parce qu’il faut reprendre des passages ou corriger une fois de plus l’orthographe, tant pis. Quant aux critiques, je n’ai pas d’appréhension particulière. Cela fait partie du jeu. J’en ai l’habitude : tout article scientifique est soumis à ses pairs avant publication. Et ils ne sont pas tendres ! Même négative, à partir du moment où elle est constructive, c’est-à-dire argumentée, je l’accepte très volontiers, car c’est une aide pour faire mieux ensuite. Bien sûr, cela fait d’autant plus plaisir quand elle est positive et je n’ai pas eu à me plaindre pour ce premier roman !

Qu’en est-il de vos futurs projets livresques ?
Je dois finaliser Toungouska. Les nouvelles péripéties qui attendent Ludovic et Elsa entrent dans leur dernière phase. Réécriture de quelques passages, préparation de la couverture… J’espère pouvoir l’offrir d’ici quelques semaines.

Que diriez-vous à de potentiels lecteurs pour les encourager à lire La Fièvre du Lézard ?
Un simple mot : osez !
On peut tout faire, tout vivre lorsqu’on ose. Sortez des sentiers battus de l’édition, aventurez-vous aussi sur les chemins de traverse. Vous y ferez de belles rencontres. La Fièvre du Lézard, c’est tout cela : une route lointaine, un voyage dans le temps, dans l’espace à travers un pays, une culture. Et une grande aventure humaine.

Un dernier petit mot ? La classique !

Un grand merci à vous de m’avoir permis de m’exprimer. C’est grâce à des initiatives comme la vôtre que nous pouvons partager notre passion de l’écriture ! Alors, n’hésitez pas : lisez !

Nous vous remercions encore une fois d’avoir répondu à nos questions. Nous espérons retrouver très vite votre plume !  

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LAURENT CARSTENS Signat10
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