Sur les ailes d'un livre

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Alexiane Th.
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SYLVIE DEL COTTO Empty SYLVIE DEL COTTO

Mar 14 Nov 2017 - 6:26
Pourrions-nous en savoir un peu plus sur vous ? Quel est votre parcours ? Que faites-vous dans la vie ? Vous avez déjà un pied dans le monde éditorial ?
J’écris depuis l’enfance. Petite, je préférais les livres aux jouets. L’écriture est le fil conducteur de mon parcours. J’ai exercé plusieurs métiers, et j’ai beaucoup voyagé mais en m’installant au moins 1 an dans chaque pays. Et puis j’ai eu l’opportunité de devenir lectrice puis traductrice pour Hachette, d’abord en chick-lit. Ensuite, j’ai élargi mes horizons au gré des propositions, des rencontres. Désormais, je me renouvelle sans changer de métier, en quelque sorte.

Avez-vous un petit rituel d’écriture ? Avez-vous des heures de prédilection pour écrire ? Certains préfèrent la nuit, d’autres le jour … Où ne vous posez-vous devant votre ordinateur uniquement lorsque l’inspiration sonne le cor ?
Discipline, discipline ! Il faut s’astreindre à écrire tous les jours, ne serait-ce que 5 minutes. L’inspiration me vient en bougeant, en nageant, en me baladant à vélo. J’aime les heures calmes, très tôt le matin en été, et tard l’hiver. Pendant une longue période, je note des idées, des bouts de phrase, des directions. J’entasse mille bouts de papier dans une pochette jusqu’au déclic. La trame de l’histoire se met en place. J’ai besoin de faire un plan, un cadre pour éviter de partir dans tous les sens, et je me lance dans l’écriture proprement dite. Cette étape est la plus rapide !

Pourquoi avez-vous préféré l’autoédition plutôt que celle à compte d’éditeur ? Aviez-vous tenté au préalable l’envoi de votre manuscrit ?
Par besoin de liberté ! Pour le premier, « Le Plaisir de dire non », publié par Calmann-Lévy, l’aventure a commencé comme un conte de fées. Je l’ai envoyé par la poste, à une seule éditrice, et dix jours plus tard, je signais un contrat. Mais au final, il n’y a pas eu de suivi et je ne sais toujours pas pourquoi mais cette éditrice m’a snobée après m’avoir commandé le synopsis d’un second roman. C’est très désarmant et destructeur pour un auteur. J’ai mis du temps à reprendre ma plume. Enfin bref. Pour celui-ci, les éditeurs me répondaient « c’est bien, mais … » Chacun lui reprochait quelque chose de différent mais leurs commentaires ne me parlaient pas. J’ai failli signer avec un petit éditeur mais ses propositions de changement m’ont fait fuir. J’ai retravaillé plusieurs fois ce texte, en n’écoutant que moi. Et au final, je me suis tournée vers Librinova par instinct de protection, parce que cette version de « Bancale » me plaît.

Pourquoi avez-vous décidé d’écrire un roman contemporain ? Que préférez-vous dans ce genre ? Plus de libertés d’écriture ? Moins de schémas vus et revus à respecter ? Le considérez-vous-même comme un roman contemporain ?
Je ne peux écrire que sur ce que je connais. En ce sens, je suppose que c’est un roman contemporain. Je suis une éponge, je capte une ambiance, des émotions, et je compose avec tout ça. Mais le thème du père est intemporel, non ?

Ou pourrait-on qualifier ce livre de « témoignage » ? S’inspire-t-il de votre propre vécu ?
J’ai grandi entre un père et un beau-père. Ça soulève déjà quelques questions. Plus tard, j’ai rencontré plusieurs personnes qui ont souffert de l’absence du père. Elles vivent avec cette faille, gardent une sensibilité particulière qui m’a toujours émue. Et maintenant, à mon grand désarroi, mon fils ne voit pas son père. Je ne comprendrai jamais qu’on se détourne de son enfant, mais tout ce qui m’intéresse désormais, c’est mon fils. J’ai longtemps essayé de combler, de deviner ce qu’il ressentait, ou ressentirait plus tard, comment il se construirait. Mais je ne peux pas me mettre à sa place. Après avoir tout tenté pour les rapprocher, j’ai lâché prise. Je me suis documentée, dans le but d’en tirer quelque chose de positif par l’écriture. Ces enfants sans père (présent), devenus adultes nourrissent un besoin viscéral de rechercher leur géniteur. Quelqu’un qui a fui — une situation plus que l’enfant à titre personnel, pour une raison ou pour une autre. Ils mettent leur fierté dans leur poche, et avec un courage incroyable, vont frapper à la porte de cet inconnu qui les compose en partie. Ce lien, presque paradoxal, m’interroge. En tant que mère, je ne conçois pas qu’on puisse tourner le dos à un enfant mais j’essaie de comprendre. Et surtout j’applaudis ces enfants courageux et j’espère leur apporter quelque chose, un peu de force, de solidarité, par ce livre. Leur rappeler qu’ils ne sont pas seuls dans cette quête intime.

Quant aux personnages, sont-ils inspirés de vos rencontres ou de vos proches ?
Aucun personnage n’existe tel quel dans la réalité. C’est un mélange de rencontres, d’observation et d’imagination. C’est pratique, un personnage, on le transforme à volonté !

D’où vous est venue l’idée de cette intrigue ?
Comme je l’ai dit plus haut, des rencontres et de mon expérience personnelle.  Puis j’ai nourri l’intrigue de mes observations, de mes réflexions, aussi de ma passion pour les thrillers mais à petite dose. Là, j’ai un peu secoué la notion d’amitié, supposée être la base de la famille de cœur de Zoé.  

Pourriez-nous nous parler un peu de ce second roman, d’ailleurs ?
C’est un roman qui vient du cœur, que j’avais vraiment besoin d’écrire, mais je l’ai écrit en pensant aux lecteurs.
Que pourriez-vous nous dire sur les personnages qui le composent ? Qui sont-ils ?
Zoé est assez naïve, elle sort de l’œuf. Elle ne fait pas le tri dans les gens qu’elles croisent. Certains sont mal intentionnés, ils profitent de sa naïveté comme l’avocate américaine. Mais celle-ci a aussi son pendant, l’ange gardien qui revient à la fin, et le père de cette femme, qui savent apprécier sa sensibilité. Les pères potentiels sont des figures fortes, qui lui donnent envie d’y croire et la mettent face à sa naïveté. La mère est une femme d’apparence froide, mais cette quête amène à la comprendre, à creuser. Ils lui apprennent tous quelque chose parce qu’elle fonce le cœur ouvert.

Pourquoi avez-vous choisi une héroïne fiancée à une rock star ? Pour dégoupiller des péripéties en lien avec ce métier et toutes ses contraintes ?
Je voulais montrer que son besoin de retrouver son père était tel qu’elle était prête à mettre sa vie « parfaite » en péril pour lui mettre la main dessus. Quand ils se rencontrent, ils sont ados. Il n’est pas encore connu. C’est différent d’épouser une star. Elle l’a aidé à se construire en se mettant de côté – ou en veilleuse. Elle a préféré vivre dans une bulle, parce qu’elle a cette fragilité, cette faille, l’absence du père, en elle. Et là, il y a un déclencheur, et elle est prête, c’est son tour de se construire. Pour cela, elle doit se découvrir, sortir de sa zone de confort.
Je voulais aussi désacraliser les célébrités, dans le sens où on l’a tendance à croire qu’elles sont vernies, mais leur statut ne les empêche d’avoir des problèmes personnels. Les stars ont un passé, une famille, des complications, des blessures, comme tout le monde. Ensuite, j’ai joué avec la célébrité et les paparazzis … juste pour pimenter l’affaire, pour m’amuser un peu !

Chaque personnage influe sur l’héroïne et son évolution. Quelques mots ?
C’est assez réaliste, non ? Chaque rencontre nous influence, pour peu que l’on s’ouvre au changement. Et à la façon d’un roman initiatique, elle se nourrit de chaque rencontre, comme de chaque événement, positif ou négatif, pour avancer.

Est-ce un choix pour laisser sous-entendre que chaque rencontre peut avoir un impact sur nos vies ?
Oui, si on les aborde l’esprit ouvert. Ce qu’on fait d’une rencontre dépend de soi. La notion de moment est importante. Rencontrer la même personne à un moment ou à un autre de sa vie, ça change l’histoire.

Pourquoi avoir choisi le thème du voyage ?
Pour aérer le texte. Pour éviter de tomber dans le pathos. Ça, j’y tenais absolument !  Aussi pour malmener cette héroïne « trop heureuse », la projeter dans un tourbillon d’images, de sensations, de mentalités et voir comment elle s’en sort. On est obligés d’avoir du ressort en voyage ! Ça lui permet de se découvrir des qualités insoupçonnées.

Les îles grecques, le Sri Lanka, les Etats-Unis, la Camargue … sont-ils des lieux qui vous parlent à vous, en particulier, ou les avez-vous considéré comme les plus propices, emblématiques pour de ce voyage initiatique ?
Ce sont des endroits que je connais assez bien, où j’ai vécu des aventures fortes. J’ai choisi ceux-là en particulier pour composer un tableau équilibré, en termes de culture et d’ambiance.

Vous y êtes-vous déjà rendue ?

J’y ai passé du temps, oui. Mais je garde d’autres destinations pour les prochains romans !

Qu’avez-vous préféré mettre en scène dans ce premier livre ?
J’aime les dialogues. Et les scènes cocasses. Oui, j’adore quand ça part de travers !

Qu’est-ce qui a été le plus difficile à écrire ?
Les scènes d’introspection. Il a fallu que j’arrive à me donner le droit de parler à la place des autres, sur un sujet très intime.
Ce premier livre peut s’apparenter à un message tel qu’il ne faut pas avoir peur de l’indépendance, d’oser aller de l’avant quitte à regarder derrière notre épaule pour nous rappeler d’où viennent nos racines …
C’est normal d’avoir peur mais le courage doit l’emporter. Aussi, le plus grand voyage est celui de la découverte de soi.

Vous avez pris le parti d’un petit côté « thriller » dans la première partie du livre. Pourquoi un tel choix ?
Pour pimenter l’aventure, et là aussi, pour ne pas tomber dans le pathos. Zoé pense trouver, ou retrouver une alliée, mais elle va tomber de haut. Soit elle abandonnait soit elle rebondissait et en ressortait plus forte.  

Il disparaît ensuite, au profit d’introspections un peu plus centrées, d’un rythme plus lent. Est-ce une décision délibérée ? Vouliez-vous écrire un roman en deux temps ?
Dans la première version, il n’y avait pas ce côté thriller. C’est venu ensuite, pour lui donner du relief à la quête intime. Le changement de rythme reflète ceci : elle part tête baissée, s’emballe … et le voyage devient plus introspectif, à mesure qu’elle grandit.

Votre roman nous pousse à réfléchir sur la place du « père » dans nos vies, dans la société, nos possibles attentes …
Exact. On parle beaucoup de la mère, de ses responsabilités. Les rôles respectifs ont évolué et à notre époque, les pères sont parfois un peu perdus, je crois. Devenir mère, c’est naturel, on sent l’enfant pousser pendant 9 mois. Pour un homme, c’est plus complexe. Et ce voyage en effraie certains au point qu’ils fuient. D’autres restent, mais ils sont absents même s’ils sont là. Ils s’effacent, ne s’impliquent pas et là aussi, ça crée un manque. Mais ils sont essentiels ! Osez ! Ce texte est une façon de leur rendre hommage, de leur rappeler que les enfants – et les mères - ont besoin d’eux aussi. Et dans les familles recomposées, l’homme qui accueille l’enfant né d’un autre comme le sien mérite toute notre reconnaissance. En ce qui me concerne, j’aime tous les enfants. Je ne me demande pas d’où ils viennent, je leur tends la main s’ils ont besoin de moi.
Qu’attendez-vous de la lecture de votre livre ?
C’est à chaque lecteur d’en tirer ce qu’il veut. S’il passe un bon moment, sourit deux ou trois fois, c’est gagné. Et si en plus, il y puise de la force, des réflexions, je suis comblée.

D’ailleurs, auriez-vous des lectures favorites à nous conseiller ? Quelques muses, inspirations ? Voire, même des films !
Des tas ! Je suis une grande admiratrice de John Fante. « Mon chien Stupide », il y a tout dans ce petit livre. Paul Cleave dans le genre thriller. Gillian Flynn (je conseille une nouvelle moins connue, « Nous allons mourir ce soir ») et Paula Hawkins. Aussi Nick Hornby. Et David Nicholls ! « Un jour », je pourrais le relire 100 fois. Aussi Nicholas Sparks : il a un truc en plus, je n’arrive à dire quoi et ça m’énerve mais ses romans me touchent à tous les coups.

La sortie d’un livre peut s’avérer un brin angoissant. Qu’en est-il pour vous ? Appréhendez-vous les critiques ? Ou estimez-vous que les négatives, construites, sont toujours les intéressantes à prendre en compte ?  
En autoédition, le fait de tout piloter atténue l’angoisse. Chacun a le droit d’avoir un avis. Les critiques, c’est comme lire un horoscope, je ne garde que ce qui m’intéresse ! Ma seule crainte est de ne pas être lue car je publie pour donner quelque chose.

Qu’en est-il de vos futurs projets livresques ?
J’en suis à entasser mes petits bouts de papier dans une pochette. Ça prend forme … c’est l’histoire de deux personnages sur 30 ans, peut-être plus. L’impact des malentendus sur leur relation. La notion de bon et de mauvais moment.

Pensez-vous, un jour, vous essayer à un nouveau genre ?
J’aimerais aller plus loin dans le genre thriller d’un côté, et dans l’humour de l’autre.

Que diriez-vous à de potentiels lecteurs pour les encourager à lire Bancale ?
C’est un petit livre qui se lit d’une traite. On rit, on s’attendrit. Il dépayse et donne des ailes !

Un dernier petit mot ? La classique !
Je dois vous faire un aveu : c’est ma première interview. Je suis touchée, émue, je me suis demandée ce que je devais dire ou non. Finalement, j’ai tout dit. J’en suis reconnaissante à Alexiane. Merci, merci ! Et j’ai hâte de lire les commentaires de mes lecteurs. En vérité, ils me donnent envie de bavarder avec chacun d’eux. Je suis trop bavarde, non ?

Nous vous remercions encore une fois d’avoir répondu à nos questions. Nous espérons retrouver très vite votre plume !



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SYLVIE DEL COTTO Signat10
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