NICKEL BOYS de Colson Whitehead
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NICKEL BOYS de Colson Whitehead
Mar 4 Avr 2023 - 18:59
Résumé :
Dans la Floride ségrégationniste des années 1960, le jeune Elwood Curtis prend très à cœur le message de paix de Martin Luther King. Prêt à intégrer l’université, il voit s’évanouir ses rêves d’avenir lorsque, à la suite d’une erreur judiciaire, on l’envoie à la Nickel Academy, une maison de correction où les pensionnaires sont soumis aux pires sévices. Elwood se lie toutefois d’amitié avec Turner, en qui il trouve un allié précieux. Mais l’idéalisme de l’un et le scepticisme de l’autre auront des conséquences déchirantes.
Couronné en 2017 par le prix Pulitzer pour Underground Railroad puis en 2020 pour Nickel Boys, Colson Whitehead est l’un des rares romanciers distingués à deux reprises par cette prestigieuse récompense. S’inspirant de faits réels, il continue d’explorer l’inguérissable blessure raciale de l’Amérique et donne avec ce nouveau roman saisissant une sépulture littéraire à des centaines d’innocents, victimes de l’injustice du fait de leur couleur de peau.
Un roman bruissant d’humanité et de souffrance. Télérama.
Somptueux. L’écriture est précise, concrète, incarnée. Le Monde.
PRIX PULITZER 2020.
264 pages
Le Livre de Poche
5 janvier 2022
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Re: NICKEL BOYS de Colson Whitehead
Jeu 6 Avr 2023 - 17:28
Pour commencer je vous propose un extrait :
"Le cadeau qu'Elwood reçut pour Noël en 1962 fut le plus beau de sa vie, même s'il lui mit dans la tête des idées qui signèrent sa perte. "Martin Luther King at Zion Hill" était le seul disque qu'il possédait, et il ne quittait jamais la platine.
[...]
Ces discours, enregistrés aux quatre coins du pays, à Detroit, Charlotte et Montgomery, jetaient un pont entre Elwood et le combat national pour les droits civiques. L'un d'eux lui donna même l'impression d'appartenir à la famille King. Tous les enfants connaissaient Fun Town, y étaient allés ou enviaient ceux qui y étaient allés. Sur la troisième piste de la face A, le révérend King racontait que sa fille Yolanda brûlait d'envie d'aller à Atlanta pour visiter ce parc d'attractions. Elle suppliait ses parents chaque fois qu'elle apercevait le grand panneau depuis la voie rapide ou qu'une publicité passait à la télévision. De sa voix grave et triste, le révérend King dut lui expliquer le système de la ségrégation, qui laissait les petits garçons et les petites filles de couleur de l'autre côté du grillage. Lui exposer le raisonnement égaré de certains Blancs - pas tous, mais un nombre suffisant d'entre eux - qui donnait force et sens à ce régime. Il conseillait à sa fille de résister à la tentation de la haine et de l'amertume et lui assurait que «même si tu ne peux pas aller à Fun Town, je veux que tu saches que tu vaux autant que tous ceux qui y vont».
C'était Elwood : il valait autant que n'importe qui. À quatre cents kilomètres au sud d'Atlanta, à Tallahassee. Il voyait parfois des publicités pour Fun Town lorsqu'il se rendait chez ses cousins en Géorgie. Manèges spectaculaires et musique entraînante, enfants blancs tout sourire qui faisaient la queue pour les montagnes russes ou le mini-golf. Qui se harnachaient dans la Fusée atomique avant de s'envoler vers la Lune. À en croire la réclame, un bulletin de notes parfait, dûment tamponné par le professeur, donnait droit à une entrée gratuite. Elwood avait des A dans toutes les matières et conservait sa liasse de preuves pour le jour où Fun Town serait accessible à tous les enfants de Dieu, comme l'avait promis le révérend King. «J'ai de quoi y aller gratuitement pendant un mois, facile», disait-il à sa grand-mère, couché à plat ventre sur le tapis du salon, en suivant avec son pouce le contour d'une zone élimée."
"Le cadeau qu'Elwood reçut pour Noël en 1962 fut le plus beau de sa vie, même s'il lui mit dans la tête des idées qui signèrent sa perte. "Martin Luther King at Zion Hill" était le seul disque qu'il possédait, et il ne quittait jamais la platine.
[...]
Ces discours, enregistrés aux quatre coins du pays, à Detroit, Charlotte et Montgomery, jetaient un pont entre Elwood et le combat national pour les droits civiques. L'un d'eux lui donna même l'impression d'appartenir à la famille King. Tous les enfants connaissaient Fun Town, y étaient allés ou enviaient ceux qui y étaient allés. Sur la troisième piste de la face A, le révérend King racontait que sa fille Yolanda brûlait d'envie d'aller à Atlanta pour visiter ce parc d'attractions. Elle suppliait ses parents chaque fois qu'elle apercevait le grand panneau depuis la voie rapide ou qu'une publicité passait à la télévision. De sa voix grave et triste, le révérend King dut lui expliquer le système de la ségrégation, qui laissait les petits garçons et les petites filles de couleur de l'autre côté du grillage. Lui exposer le raisonnement égaré de certains Blancs - pas tous, mais un nombre suffisant d'entre eux - qui donnait force et sens à ce régime. Il conseillait à sa fille de résister à la tentation de la haine et de l'amertume et lui assurait que «même si tu ne peux pas aller à Fun Town, je veux que tu saches que tu vaux autant que tous ceux qui y vont».
C'était Elwood : il valait autant que n'importe qui. À quatre cents kilomètres au sud d'Atlanta, à Tallahassee. Il voyait parfois des publicités pour Fun Town lorsqu'il se rendait chez ses cousins en Géorgie. Manèges spectaculaires et musique entraînante, enfants blancs tout sourire qui faisaient la queue pour les montagnes russes ou le mini-golf. Qui se harnachaient dans la Fusée atomique avant de s'envoler vers la Lune. À en croire la réclame, un bulletin de notes parfait, dûment tamponné par le professeur, donnait droit à une entrée gratuite. Elwood avait des A dans toutes les matières et conservait sa liasse de preuves pour le jour où Fun Town serait accessible à tous les enfants de Dieu, comme l'avait promis le révérend King. «J'ai de quoi y aller gratuitement pendant un mois, facile», disait-il à sa grand-mère, couché à plat ventre sur le tapis du salon, en suivant avec son pouce le contour d'une zone élimée."
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- Lulu BouquineSerial lecteur
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Re: NICKEL BOYS de Colson Whitehead
Jeu 6 Avr 2023 - 17:51
Nickel Boys c'est l'histoire d' Elwood bien sûr mais avant tout ce roman est basé sur une histoire vraie, celle des gamins de la "Dozier school for Boys" dont voici quelques photos :
Ces statues font partie du mémorial construit sur le site. La dernière photo représente un ancien de la Dozier School déambulant au milieu des tombes...
Ces statues font partie du mémorial construit sur le site. La dernière photo représente un ancien de la Dozier School déambulant au milieu des tombes...
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- Lulu BouquineSerial lecteur
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Re: NICKEL BOYS de Colson Whitehead
Mer 12 Avr 2023 - 16:16
Coup de cœur … Non ! Coup de poing, ce livre est un coup de poing !!
Dans la Floride ségrégationniste des années soixante, Elwood Curtis écoute Martin Luther King en boucle, sa grand-mère vient de lui offrir le disque "Martin Luther King at Zion Hill", qui regroupe des enregistrements de plusieurs discours. Elwood est brillant, sérieux, travailleur et doit bientôt entrer l’université. La mauvaise couleur de peau, au mauvais endroit, au mauvais moment et il est envoyé à la Nickel Academy, une maison de correction, connue pour sa violence, les sévices y sont courants. Idéaliste, ne voulant jamais oublier le message de paix de Martin Luther King, il se lie pourtant d’amitié avec le sceptique Turner. Deux alliés face à la cruauté de l’institution.
La construction de ce roman est faite d’ellipses temporelles qui m’ont parfois déboussolée mais qui s’expliquent à la fin. Que dire de la vie à la Nickel Academy ? Une parenthèse de vie qui ne peut pas en être une. Elle ne se ferme jamais tout à fait. Comment ne pas être marqué pour toujours par son séjour ? Apprendre et respecter les règles ne garantit même pas de passer à travers les mailles d’une violence injustifiable et qui d’ailleurs, ne prétend même pas être justifiée. Le dénouement est terrible, bouleversant, il m’a anéantie, presque à m’enlever sur le moment le peu d’espoir en l’humanité qu’il me restait après la lecture des dernières pages.
Une institution mais deux cimetières dont un non-officiel où sont enterrés les gamins battus à mort. Car parfois les corrections allaient trop loin, irrémédiablement trop loin. Ce roman est basé sur une histoire vraie, celle de la « Dozier School for boys ». Un an après sa fermeture en 2011 (pour des raisons économiques [sic]), le terrain est racheté pour construire je ne sais quoi. Mais auparavant une enquête sera menée sur « les dérives autoritaires », des anciens ont commencé à raconter ce qu’ils avaient subi. Des étudiants en archéologie de l’université du coin étudient chaque sépulture, examinent les ossements du cimetière... et c'est l'horreur, ils trouvent plus de corps que de croix, des morts souvent violentes. Un long travail débute alors pour mettre des noms sur ces pauvres victimes, pour découvrir la vérité.
Colson Whitehead s’est basé sur ces travaux de recherche, ce scandale qui secoua l’Amérique à l’époque, pour écrire « Nickel Boys ». J’ai adoré son roman. Je suis admirative de sa plume. Elle est puissante, sans pathos, sans surenchère dans la violence (il aurait pu), sans misérabilisme dans son récit. Les allers et retours dans le futur donnent une respiration salutaire, car loin de l’institution. Enfin… jusque la fin et cette claque qu’il est impossible d’oublier.
Vous savez, Nickel Boys c’est ce genre de roman où le personnage principal vous poursuit à vie. Mais soyons clairs, s’il est dur et triste, le récit est revendicatif avant tout. Il est là pour dénoncer. Il est donc plutôt du genre poing levé !! Qui donne envie de se battre. Puissant et inoubliable ! À lire !!
Ma note : 5/5
Dans la Floride ségrégationniste des années soixante, Elwood Curtis écoute Martin Luther King en boucle, sa grand-mère vient de lui offrir le disque "Martin Luther King at Zion Hill", qui regroupe des enregistrements de plusieurs discours. Elwood est brillant, sérieux, travailleur et doit bientôt entrer l’université. La mauvaise couleur de peau, au mauvais endroit, au mauvais moment et il est envoyé à la Nickel Academy, une maison de correction, connue pour sa violence, les sévices y sont courants. Idéaliste, ne voulant jamais oublier le message de paix de Martin Luther King, il se lie pourtant d’amitié avec le sceptique Turner. Deux alliés face à la cruauté de l’institution.
La construction de ce roman est faite d’ellipses temporelles qui m’ont parfois déboussolée mais qui s’expliquent à la fin. Que dire de la vie à la Nickel Academy ? Une parenthèse de vie qui ne peut pas en être une. Elle ne se ferme jamais tout à fait. Comment ne pas être marqué pour toujours par son séjour ? Apprendre et respecter les règles ne garantit même pas de passer à travers les mailles d’une violence injustifiable et qui d’ailleurs, ne prétend même pas être justifiée. Le dénouement est terrible, bouleversant, il m’a anéantie, presque à m’enlever sur le moment le peu d’espoir en l’humanité qu’il me restait après la lecture des dernières pages.
Une institution mais deux cimetières dont un non-officiel où sont enterrés les gamins battus à mort. Car parfois les corrections allaient trop loin, irrémédiablement trop loin. Ce roman est basé sur une histoire vraie, celle de la « Dozier School for boys ». Un an après sa fermeture en 2011 (pour des raisons économiques [sic]), le terrain est racheté pour construire je ne sais quoi. Mais auparavant une enquête sera menée sur « les dérives autoritaires », des anciens ont commencé à raconter ce qu’ils avaient subi. Des étudiants en archéologie de l’université du coin étudient chaque sépulture, examinent les ossements du cimetière... et c'est l'horreur, ils trouvent plus de corps que de croix, des morts souvent violentes. Un long travail débute alors pour mettre des noms sur ces pauvres victimes, pour découvrir la vérité.
Colson Whitehead s’est basé sur ces travaux de recherche, ce scandale qui secoua l’Amérique à l’époque, pour écrire « Nickel Boys ». J’ai adoré son roman. Je suis admirative de sa plume. Elle est puissante, sans pathos, sans surenchère dans la violence (il aurait pu), sans misérabilisme dans son récit. Les allers et retours dans le futur donnent une respiration salutaire, car loin de l’institution. Enfin… jusque la fin et cette claque qu’il est impossible d’oublier.
Vous savez, Nickel Boys c’est ce genre de roman où le personnage principal vous poursuit à vie. Mais soyons clairs, s’il est dur et triste, le récit est revendicatif avant tout. Il est là pour dénoncer. Il est donc plutôt du genre poing levé !! Qui donne envie de se battre. Puissant et inoubliable ! À lire !!
Ma note : 5/5
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Re: NICKEL BOYS de Colson Whitehead
Mer 12 Avr 2023 - 18:58
Une telle chronique ne peut que nous donner envie de le découvrir.
Merci @Lulu bouquine pour ce superbe avis.
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- Lulu BouquineSerial lecteur
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Re: NICKEL BOYS de Colson Whitehead
Mer 12 Avr 2023 - 19:27
Merci @Louve alpha, c'est gentil.
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Re: NICKEL BOYS de Colson Whitehead
Jeu 13 Avr 2023 - 21:08
Merci pour ce chouette avis qui me conforte dans mon envie de le lire grâce au livre voyageur
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Re: NICKEL BOYS de Colson Whitehead
Mer 28 Juin 2023 - 18:08
C'est la larme à l’oeil que je referme ce livre voyageur.
Mon dieu mais que d’émotions dans ce roman.
Elwood Curtis, jeune garçon afro-américain, vit avec sa grand-mère, Harriet.
C’est une femme d’un autre temps.
Elle a toujours connu la ségrégation.
Elwood quand à lui est de la génération de Martin Luther King.
Il veut tout révolutionner.
Il veut l’équité pour les noirs, tous égaux.
Même si il reste discret, ses envies d’égalité ne restent jamais bien loin.
Il participe aux manifestations de jeunes noirs pour leurs droits.
Elwood veut aller à l’université, il en a la capacité intellectuelle il le sait.
Mais voilà le destin en a décidé autrement, son avenir va prendre un autre chemin.
Accusé à tord il va entrer à la Nickel academy, centre de redressement pour jeunes.
Et c’est là que sa vie va être bouleversée.
Dans ce roman rien ne nous est épargné.
Tortures physique mais également psychologique, Elwood va tout endurer.
Malgré toutes ses épreuves, il va quand même se faire un ami,Turner.
Cette amitié indestructible les aidera à affronter le racisme, les coups durs.
Un roman qui ne peut laisser personne de marbre.
Bouleversant, touchant, renversant.
Mon dieu mais que d’émotions dans ce roman.
Elwood Curtis, jeune garçon afro-américain, vit avec sa grand-mère, Harriet.
C’est une femme d’un autre temps.
Elle a toujours connu la ségrégation.
Elwood quand à lui est de la génération de Martin Luther King.
Il veut tout révolutionner.
Il veut l’équité pour les noirs, tous égaux.
Même si il reste discret, ses envies d’égalité ne restent jamais bien loin.
Il participe aux manifestations de jeunes noirs pour leurs droits.
Elwood veut aller à l’université, il en a la capacité intellectuelle il le sait.
Mais voilà le destin en a décidé autrement, son avenir va prendre un autre chemin.
Accusé à tord il va entrer à la Nickel academy, centre de redressement pour jeunes.
Et c’est là que sa vie va être bouleversée.
Dans ce roman rien ne nous est épargné.
Tortures physique mais également psychologique, Elwood va tout endurer.
Malgré toutes ses épreuves, il va quand même se faire un ami,Turner.
Cette amitié indestructible les aidera à affronter le racisme, les coups durs.
Un roman qui ne peut laisser personne de marbre.
Bouleversant, touchant, renversant.
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Re: NICKEL BOYS de Colson Whitehead
Mer 28 Juin 2023 - 19:37
Très belle chronique @Louve alpha, je suis heureuse que tu aies aimé ce roman. Elwood est inoubliable....
Merci d'avoir participé à notre livre voyageur.
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01 lv a copier
Mer 28 Juin 2023 - 21:05
Voici l'avis de @Lazou :
Lazou a écrit:
Voilà le livre voyageur est passé par chez moi avant d'aller chez @Louve Alpha, voilà mon avis personnel.
Le thème de la ségrégation, du racisme est abordé avec tact par l’auteur et sans jugement.
Le lecteur est sensible à l’histoire du petit héros Elwood qui est attachant et dont le parcours, semé d’embûches, est atypique.
L’auteur attire la sympathie du lecteur.
L’écriture est captivante et on est vite plongé dans l’univers particulier de ce jeune garçon de couleur.
Très agréable lecture malgré le thème très poignant.
Merci à @Lulu bouquine pour cette découverte.
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- LanaLecteur en chef
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Re: NICKEL BOYS de Colson Whitehead
Mer 28 Juin 2023 - 21:13
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