POUQUOI J'AI MANGE MON PERE de Roy Lewis

La préhistoire vécue de l’intérieur, de la caverne du pithécanthrope qui a dompté (ou presque) le feu !! Je n’ai jamais rien lu de semblable, c’est amusant, intelligent, surprenant. Ernest, le narrateur, nous présente sa famille, sa horde et plus particulièrement son père Édouard, un inventeur de génie « qui va changer la face du monde en ramenant le feu ». Qui sont-ils ? Encore Homo Erectus, presque Homo Faber et se rêvant Sapiens, « ces hommes encore à demi singes parvenus au point critique de l’évolution, sur le seuil de l’humain, et s’efforçant de le franchir. »*

L’auteur joue l’anachronisme, le décalage pour créer le comique. Édouard et les siens sont dotés de parole, certains aiment même philosopher ou commenter la pensée de Darwin … D’ailleurs la plus grande préoccupation d’ Édouard est de déterminer s’ils sont au Pléistocène inférieur ou à une époque plus avancée. Sa plus grande peur ? Croiser un hipparion** qui le renverrait aux calendes grecques… euh, non, plus ancien encore !!

Ces pithécanthropes sont terriblement amusants, ils inventent sans cesse pour évoluer. Enfin sauf Vania, l’oncle réac, dont le cri de ralliement est « back to the trees » et qui veut freiner les envies d’évolution frénétiques de son frère. En fait toute la famille est hilarante et ne manque pas d’imagination. Même le petit dernier s’y met : il veut d’abord élever un chiot, un petit minou (Tigreau à dents de sabre) puis un cochon qui finira rôti à la broche, car la mère est la première cuisinière de l’humanité… Bref « les possibilités sont prodigieuses » mais surtout rocambolesques. Par exemple, la création de l’exogamie est à mourir de rire. Vous l’avez compris, l’auteur prend beaucoup de libertés, mais cela reste intelligent. Comme l’indique la quatrième de couverture cette histoire est « un miroir à consulter souvent. Pour rire et réfléchir . » Je me suis marrée tout du long, lisez ce roman!! Merci à ma bouquiniste pour ce conseil de lecture car avec une couverture aussi moche je n’aurais sans doute jamais acquis ce livre.

* Vercors – Préface
**L’ hipparion est un genre éteint d'équidés, dont les restes fossiles sont connus en Amérique du Nord, en Europe, en Asie et en Afrique dans des terrains qui vont du milieu du Miocène au milieu du Pléistocène. Wikipédia

ma note : 4.5 /5

Oh mais sympa il a l'air rigolo ce livre

Oui c'est très rigolo. Certains passages sont tordants.
Et encore j'ai dû passer à côté de certaines subtilités mes connaissances sur la préhistoire sont très limitées... mais même sans rien connaître tu te marres bien. C'est très bien construit...