PRETE MOI TA MORT de Joffrey Sinet

Résumé

Célia, dix-huit ans, totalement déjantée et sans le sou, débarque à Paris après avoir fui l’Hérault et tous les souvenirs qui s’y rapportent. Comme une héroïne de Zola, elle se pose à La Goutte d’Or, et se met aussitôt en quête d’un emploi. Après tout, il n’y a pas de sot métier… et Dame-Pipi fera aussi bien l’affaire pour démarrer sa nouvelle vie ! En plein cœur de Montmartre, au pied du Sacré-Cœur, elle se lie d’amitié avec sa collègue à l’accent chantant et rencontre un beau Grec au regard ténébreux. L’avenir semble lui sourire, enfin !Pourtant, ce qui débutait comme un feel-good plutôt cocasse se teinte peu à peu d’une ombre maléfique… Le passé ne se laisse pas si facilement enterrer, et lorsque les secrets enfouis refont surface, c’est un cauchemar qui commence. Car, un jour ou l’autre, il faut affronter la vérité. Aussi abyssale soit-elle.

359 pages
Autoédition
27 août 2020

Nous faisons la connaissance de Célia, une jeune femme de 18 ans qui débarque à Paris afin de fuir le joug de ses parents. À son arrivée, elle va rapidement trouver un job de “dame pipi” prêt du Sacré-Cœur.

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Un jour qu’elle déjeune dans le parc elle va faire la connaissance de Calix un beau Grec d’une trentaine d’années qui est vitrailliste et travaille actuellement à la restauration des vitraux du Sacré-cœur.
La vie sourit enfin à Célia qui s’est lié d’une belle amitié avec sa collègue Sylvanie, elle a un job, un toit au-dessus de la tête et pour combler le tout un amoureux. Que demander de plus ?

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Mais un jour le passé refait surface et ce sont des vagues de secrets qui s’abattent sur Célia. Il lui faudra alors affronter la houle du passé et y faire face.
En sortira-t-elle indemne ? Pour le savoir je vous invite à plonger dans cet océan de mystère.

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J’ai découvert Joffrey Sinet avec son troisième roman LE PUITS DU FOU, un thriller autoédité en janvier dernier.

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Mon avis ici

C’est donc avec un immense plaisir que je retrouve sa plume franche et cynique.
Ce roman est riche de vocabulaire et de références littéraires du XIX siècle dont le grand Zola qui est très présent dans la vie de Célia.

Il s’agit d’un roman qui débute comme un feel-good, tel un personnage tiré de L'ASSOMMOIR, Célia prend son envol à Paris. Alors que le lecteur est absorbé par sa vie et ne s’attend plus à découvrir un (vrai) thriller, Joffrey Sinet déploie son côté démoniaque et sadique.
Je vais vous faire une confidence, je crois que cet homme est fou (mais ça reste entre vous et moi bien sûr, qui sait ce qu’il imaginerait pour me faire disparaître !). Mais d’où lui viennent ses idées que nous n’aurions jamais envisagées et qui au fil des pages montent crescendo en puissance ?

L’auteur a fait le pari risqué du mélange des genres qui est un exercice difficile mais réussi avec brio !
Il est important de saluer le travail apporté dans l’écriture de ce roman, notamment le style vif et incisif de Joffrey, tantôt poétique, tantôt cynique, il manie le vers avec humour et toujours avec une cohérence chirurgicale.
L'alternance d’époque entre les chapitres est également bien menée et permet à l’auteur de disséminer ses différentes informations, mais ça le lecteur ne le comprend qu’une fois la fin venue.

Et que dire de cette couverture mis à part qu'elle est splendide !

La fin du roman m’a donné l’impression de lire un roman de G. Musso, moi qui suis une fan, j'ai été très surprise et plus que ravie. BRAVO

En bref : un roman qui a frisé le coup de cœur pour moi et qui m’a conforté dans l’idée que décidément j’aime ce style d’écriture. Joffrey Sinet je ne vais pas te lâcher de sitôt, alors au boulot pour nous écrire un 4ème roman !

*** Extraits ***

Je venais de débarquer à Paris de mon Languedoc natal et escomptais bien prendre ma revanche sur la vie. Aussi lorsque j’avais trouvé cette petite annonce dans le journal une semaine plus tôt, je m’étais dit que le poste à pourvoir serait parfait. J’étais désireuse de partir du bas de l’échelle pour prendre pleinement conscience d’une ascension qui ne pouvait être que vertigineuse.
L’échelle, ici, n’en était pas vraiment une, puisqu’il s’agissait d’une cuvette de toilettes.
J’aimais l’esprit de contradiction. Alors, quoi de plus symbolique que de sortir de la merde que d’y plonger la tête dedans ?
[Célia]

***

En un éclair, je me mis à fuir l’insupportable.
Et je courus et courus encore. À perdre haleine, à perdre la face, à me perdre tout court. Telle une balle de fusil, je sciai l’air et sprintai sans discontinuer. C’était une course surréelle et je volais davantage que je ne galopais.
Je parcourus des kilomètres dans la lumière du jour encore aveuglante, des kilomètres sur le bitume, puis sur le sable, et je ne m’arrêtai qu’une fois revenue à l’amère réalité.
J’étais trahie, et dans cette vérité absolue, je marchais littéralement dans les vagues de mon désespoir.
Je regardai le soleil droit dans l’œil, puis la mer accueillit la salinité de mon chagrin. Dévastée, j’entrai dans la méditerranée.
Je décidai alors que nous ne formerions plus qu’un, elle et moi.
Le vieil homme et la mer avait écrit Hemingway. Moi, j’allais écrire un roman d’une seule ligne. Et ce serait celle de mon corps flottant sur l’horizon : La jeune fille et l’amer…

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