Sur les ailes d'un livre

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Lana
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Cédric Murphy Empty Cédric Murphy

Mar 3 Mar 2020 - 21:48
J'ai eu la chance de découvrir Cédric Murphy grâce à son roman LA NUIT DERRIERE LA PORTE
Cédric à accepté de répondre à quelques questions et je l'en remercie !!


Cédric Murphy La-nuit-derriere-la-porte-1268399-264-432

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* Pouvons-nous en savoir un peu plus sur toi ? Quel est ton parcours ?

J’écris depuis que je sais tenir un stylo ; pour moi, ça a toujours été une passion, aussi loin que je m’en souvienne.
J’ai décidé vers 2010 de me perfectionner dans ce domaine et, en 2014, j’ai sauté le pas de l’autoédition avec une nouvelle d’épouvante. J’ai ensuite laissé ce projet de côté – études en psychologie et reconversion en communication web obligent –, pour y revenir en 2017. Depuis, je publie au moins un texte par an, que ce soit une nouvelle, une novella ou un roman, toujours avec des doses plus ou moins importantes de fantastique et d’horreur.


* As-tu un rituel d’écriture ? Des heures de prédilections ? Où te poses-tu devant ton ordinateur uniquement lorsque l’inspiration te gagne ?

Pas de rituel particulier, juste une certaine préférence pour l’écriture en musique ; il me faut toujours une sorte de bande-son qui correspond à mes personnages ou à leurs mésaventures.
J’ai des heures de prédilection variables d’une année à une autre. Dans ma période fac, c’était le soir que l’écriture s’imposait ; quand je travaillais en bureau, c’était à la pause de midi. En ce moment, je cherche un travail en communication et c’est donc à 16/17h en général que je me fais une séance d’écriture, histoire de me changer les idées après une journée de recherche non-stop.  
En bref, ça varie souvent mais, sur un chantier donné, je me focalise vite sur des horaires plus ou moins fixes, selon les possibilités.


* Ton roman LA NUIT DERRIERE LA PORTE fait partie de la grande famille de l'auto-édition. Est-ce par choix ou as-tu au préalable tenté l'envoi de ton manuscrit à une maison d’édition ?

C’est un choix. Aucun de mes textes n’a été soumis à un éditeur avant d’être autoédité, à part la nouvelle « Les rêveurs de Somnore » qui a été publiée dans une anthologie à présent épuisée ; j’ai depuis repris mes droits sur le texte pour lui donner une nouvelle vie.
En fait, ce qui m’intéresse surtout dans la publication de mes textes, c’est de savoir ce que les lecteurs en pensent. Et j’ai remarqué que les retours de lecture sont bien plus nombreux en autoédition qu’en édition classique, car c’est une méthode qui induit par défaut une proximité plus importante avec les lecteurs.
Malgré tout, un de mes romans courts doit paraître chez un éditeur cette année. Si, à terme, je pense en rester à l’autoédition pure, je voulais tester au moins une fois le chemin classique, pour confirmer ou non mes préférences. Affaire à suivre, de ce côté, donc.  


* Dans ce roman, tes personnages meurent les uns après les autres dans d'atroces circonstances pleines d'hémoglobine. Es-tu un auteur sadique ou es-tu toi aussi atteint par cet étrange virus ?

L’un empêche l’autre ? ^^
En lecture comme en écriture, j’aime surtout l’effet de surprise, sortir des schémas classiques. Je me dis qu’un livre qui n’hésite pas à se débarrasser d’un personnage phare est un livre qui peut tout oser. C’est pour ça que j’essaie de ne pas m’imposer de limites de ce côté. Bien sûr, tous les personnages ne meurent pas, sinon ce serait contre-productif. Mais savoir qu’aucun n’est vraiment à l’abri rajoute à la tension et l’immersion générale à mes yeux.
Enfin, pour tout avouer, La nuit derrière la porte fait partie de mes textes les plus brutaux ; le seul à être aussi dérangeant en fait, avec mon prochain qui devrait sortir cette année. D’habitude, je mise surtout sur l’épouvante ou la suggestion et les scènes plus gores sont plutôt rares. Avec La nuit, je voulais changer de mes habitudes.


* LA NUIT DERRIERE LA PORTE nous plonge dans un milieu glacial ou les personnages sont contaminés par un virus leur faisant tomber toutes inhibitions. Comment t’est venue l’idée de cette histoire ? Peux-tu nous parler du roman en lui-même ?

C’est difficile à dire. J’ai le plan général de cette histoire dans un de mes carnets depuis presque 10 ans et il est le résultat d’un cumul d’idées.
Je me souviens surtout avoir le prologue en tête : un personnage qui appelle quelqu’un, paniqué, et qui donne des instructions insensées. Avec cette phrase de conclusion : « N’ouvre pas la porte, même si c’est moi ! ».
En parallèle, j’avais aussi l’idée d’un virus « Jekyll et Hyde », comme je l’appelle, une version post-apo de ce classique.
Enfin, je voulais me lancer un défi personnel : écrire une histoire en 3 parties parallèles, chacune révélant un nouvel aspect de l’intrigue. Pour compliquer la chose, les 3 parties devaient formées une « boucle narrative » : chacune devait répondre à une question laissée en suspens dans les deux autres (dans l’ordre : qu’est-il arrivé à Marcus ? d’où vient tout ce chaos ? où est passée la valise ?).
Ces 3 idées se sont imbriquées et l’intrigue s’est construite à partir de là.


* Que peux-tu nous dire des personnages ?

Qu’ils ont vraiment pas de chance ! ^^’’
Ils auraient pu tomber sur un auteur de feelgood, de romance ou de littérature générale, mais non, il a fallu qu’ils tombent sur un psychopathe qui ne jure que par le fantastique et l’horreur.
Pour les personnages de La nuit, plus précisément, je pense qu’ils font partie de mes plus réussis. J’ai vraiment adoré fouiller chacune de leurs petites failles et utiliser leurs défauts à fond. Il faut dire que l’histoire s’y prêtait bien.
Je ne sais pas si les lecteurs ont aimé ces personnages (il faut dire que leurs défauts sont nombreux) mais, pour ma part, ils sont parmi mes préférés (surtout Véronica et Luis).


* Qu’as-tu préféré mettre en scène dans ce livre ?

Suivre mes personnages en temps réel. Plus j’écris, plus je remarque que le temps réel est le temps de narration qui me plait le plus.
J’ai l’impression que les galères de Véronica tout au long de la nuit se sont écrites toutes seules et j’ai adoré cette impression de proximité avec elle. Les choses ont été plus difficiles avec Marcus et Luis, vu que leurs parties respectives s’étendent au-delà de la fameuse nuit qui donne son titre au roman. Mais la partie Véronica reste celle que j’ai préféré écrire (dans mes souvenirs en tout cas ! Sur le moment, j’imagine que je me torturais les neurones à chaque virgule, à détester mon personnage pour ne pas agir comme je le voulais ou l’histoire pour ne pas suivre mon plan initial ^^).


* Qu’est-ce qui à été le plus difficile à écrire ?

Sans hésiter, ce fameux jeu de boucle narrative et de points de vue convergents.
Dès qu’une partie se recoupait avec les scènes précédentes, il fallait relire les scènes en question et écrire tout en s’assurant que je suivais bien leurs lignes, que je n’oubliais aucune info, que chaque élément se recoupait correctement et, surtout, que le timing se tenait. Je ne compte plus les heures passées à m’arracher les cheveux à ce sujet.
Le pire étant une scène où Véronica se cache et que son agresseur la recherche. J’ai modifié beaucoup d’éléments de cette scène après coup. Je veux dire, après avoir écrit la scène de deux points de vue différents… Donc je devais non seulement la réécrire, mais je devais le faire deux fois, en m’assurant que les deux nouvelles versions ne se contredisent pas !


* La sortie d’un livre peut s’avérer angoissante. Qu’en a-t-il été pour toi ? Appréhendes-tu chaque nouvelle critique ?

Oui et non. Quand je vois que j’ai reçu un nouveau commentaire ou une nouvelle chronique, j’ai un pic d’adrénaline, je veux savoir ce qu’on a pensé de l’histoire, des personnages, etc.
Mais en dehors de ça, je ne m’angoisse pas vraiment à ce sujet. Si je publie un texte, c’est que je crois assez en lui et qu’il présente assez de qualités à mes yeux. J’ai conscience que tout le monde ne partagera pas mon avis, que certains lecteurs pourront même détester tel ou tel élément. Mais dans le cas d’un retour négatif, je le prends pour ce que c’est : un avis subjectif et des pistes d’amélioration éventuelles.
Après, j’ai jusque-là eu de la chance, je n’ai jamais eu de retours vraiment négatifs. Le « pire » qu’on m’ait dit de La nuit, c’est que les quelques scènes gores sont trop gratuites (ou à l’inverse que l’histoire n’est pas si insoutenable que ça et ne mérite pas l’avertissement « pour public averti »). Je m’attendais à de tels retours : chaque lecteur a sa propre sensibilité et quand on parle d’un livre d’horreur, aucun ne prendra la chose de la même manière. Au final, je ne trouve même pas que ce soit si négatif que ça comme retour.


* Peux-tu nous parler de tes futurs projets livresques ?

Oula, tu ignores dans quoi tu t’embarques à posant une telle question. ^^
Je vais tâcher de rester bref, n’hésite pas à couper ma réponse s’il le faut.
J’ai prévu 2 nouvelles sorties cette année :
- Un roman horrifique, « La dame aux yeux vides », dans le même genre que La nuit mais avec du Fantastique en prime,
- puis un whodunit Fantasy, « Le secret des masques », pour varier un peu des meurtres sanguinolents.
Ces deux romans sont déjà écrits, respectivement depuis 2017 et 2012. Je les ai réécrits plusieurs fois depuis et je les pense bientôt prêts pour le public.
En parallèle, j’ai le fameux roman court en attente chez un éditeur, qui devrait aussi paraître cette année. Mais le planning ne dépend pas de moi pour celui-ci, donc difficile d’en dire plus.  


* Penses-tu un jour essayer un nouveau genre ?

Difficile à dire. J’aime beaucoup les genres de l’imaginaire et leurs cousins. Surtout le fantastique et l’horreur qui, à eux seuls, me paraissent assez vastes pour ne pas avoir assez d’une vie pour en faire le tour.
En fait, je ne suis fermé à aucun genre, à part trois auxquels je pense ne jamais m’attaquer, par manque d’appétence personnelle : les romances, la littérature générale et les récits historiques.


* Dans ma chronique j'ai mentionné le fait que certaines scènes sont tirées de faits réels :

« Ce qui me fait le plus peur dans cette histoire c'est que certaines scènes sont tirées de fait réels ...  si, si je vous assure Cédric Murphy nous l’avoue dans ses remerciements

Accepterais-tu de combler ma curiosité et m'avouer quels sont les fameuses scènes ?


Il s’agit d’une seule scène, en fait. Celle du chapitre 2, chez les Rosso.
Le véritable fait est bien pire que « ma » version. C’est une professeure en victimologie qui nous l’avait raconté en cours, à l’université, pour nous expliquer comment, chez les psychopathes, c’est l’impulsivité, « l’occasion », qui provoque le passage à l’acte.
Une patiente de ma professeure donc – elle n’a évidemment jamais donné de noms, confidentialité oblige – a été victime d’un viol. Elle a réussi à fuir son agresseur et s’est réfugiée chez un voisin à elle pour appeler de l’aide. Ledit voisin n’avait aucun antécédent criminel, un type sans histoire comme tant d’autres. Sauf que cette situation a réveillé le psychopathe (certains diraient « le c*nnard » et j’approuverais) qui sommeillait en lui. Recueillir une victime de viol a été pour lui le déclencheur, « l’occasion ». Et donc, il a violé une seconde fois cette femme, estimant que le mal était déjà fait et qu’il pouvait en conséquence se le permettre…

Pour le fait rapporté, il s’agit d’un personnage qui explique qu’il ne porte pas plainte suite à une agression parce qu’il sait que la police est tout aussi homophobe que ses agresseurs l’étaient.
Ce fait-là, je le tiens d’un article web que j’avais lu, et où on pouvait écouter des enregistrements automatiques où on entendait des agents de police se moquer ouvertement d’une victime, qui appelait pour porter plainte, parce qu’elle était homo au lieu de recevoir sa plainte.

Enfin, tant qu’à en être aux confessions sur les inspirations de La nuit : la scène du chapitre 2 où une mère jeter sa fille sous les roues d’une voiture est tirée, non pas d’un fait réel, mais du roman court « L’étrange cas du Dr. Jekyll et de Mr. Hyde » lui-même. Dans ce classique de Stevenson, Hyde bat à coup de canne et piétine à mort une gamine dans la rue. J’ai remplacé la canne par une voiture et Hyde par la mère de la victime. Je tenais à cette scène pour deux raisons : déjà en hommage au roman qui m’a inspiré, ensuite pour montrer dès le début de l’histoire que ce roman n’épargnerait rien ni personne, pas même les enfants, et que donc le lecteur devrait s’attendre à tout pour la suite.


* Quelques mots pour donner envie à tes futurs lecteurs de lire LA NUIT DERRIERE LA PORTE ?  

Avec mes réponses-pavés, ça serait déjà un miracle si quelqu’un me lit jusqu’ici !
Je dirais juste que La nuit derrière la porte est, à mes yeux, mon texte le plus réussi jusqu’à présent (et j’ai écrit une bonne dizaine de romans et une cinquantaine de nouvelles).
Donc si vous voulez découvrir un nouvel auteur et sortir un peu de vos classiques (lecteurs de King, Masterton et Koontz, je vous vois !), j’imagine qu’un roman écrit par un fan du genre pourrait vous plaire.


* Un dernier mot ?

Encore un grand merci à toi pour cette interview et pour ta chronique sur ce roman !


Merci infiniment d’avoir accepté de répondre à mes quelques questions.
J’espère sincèrement retrouver très vite ta plume.

_________________
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Cédric Murphy Empty Re: Cédric Murphy

Mar 3 Mar 2020 - 22:27
Wouah superbe interview,
On sent l'auteur passionné derrière ses mots.
J'aime beaucoup et j'ai très envie d'aller voir moi aussi ce qui se cache derrière cette fameuse porte.
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